Institut Sainte Famille

Histoire

12e siècle

Le lieu-dit « Helmet », signalé pour la première fois en 1150, est un hameau de Scharenbeka (Schaerbeek) ; son appellation vient de « Elmt », qui désigne un lieu planté d’ormes; de vieux documents datés de 1446 signalent à Helmet des eaux et des bosquets.

L’axe du quartier, la chaussée d’Helmet, est une partie de l’ancienne route marchande qui reliait Cologne à la Flandre en passant par Bruxelles. 

17e siècle

Au XVIIe. siècle, c’est dans la plaine en contrebas de la chaussée, que furent organisées les premières courses hippiques du continent européen ; elles s’y déroulèrent jusqu’en 1841. C’est là aussi que Bonaparte passa des troupes en revue le 21 juillet 1803.

18e siècle

Au XVIIIe. siècle, un certain Jean-Baptiste Rol y fit construire un château de style classique, doté de cinq travées reposant sur un socle en pierres bleues et dont l’intérieur se pare d’une élégante rotonde coiffée d’une coupole.

Il fut revendu en 1765 à Messire Adrien de Walckiers. Lui-même et son fils Edouard embellirent considérablement le domaine agrémenté d’un immense parc anglais, avec un étang, de petits chemins sinueux, de jolies statues.

19e siècle

Revendu en 1804, le château fut notamment occupé par le prince d’Orange (héritier du trône de Hollande) avant la révolution belge de 1830.  En mai 1835, fut inaugurée la première ligne de chemin de fer reliant Bruxelles à Malines : elle traversait le parc du château, qui devint finalement la propriété d’un avocat, Edouard Van der Smissen, professeur à l’Université de Liège.

C’est à lui que les dames de la Sainte-Famille achetèrent le château actuel. 

Congrégation de la Sainte-Famille

Cette congrégation religieuse avait été constituée à Tielt, le 3 juin 1856, par trois demoiselles qui voulaient se consacrer à des œuvres caritatives et à l’enseignement. La dénomination « Sainte-Famille » fut choisie pour vivre le mystère de Nazareth, c’est-à-dire celui de la proximité de Dieu parmi les hommes ; la devise « Non fallit te Deus » résume bien l’esprit qui les animait et dont elles ont imprégné depuis les maisons fondées au Guatemala (1896), au Congo (1932) et au Mexique (1975) dans le cadre de leur expansion missionnaire.

Les débuts

Ces religieuses possédaient à Bruxelles un pensionnat pour jeunes filles où éclata, à la fin de l’année 1890, une épidémie de rougeole ; l’idée d’acquérir un pied-à-terre campagnard où professeurs et élèves pourraient prendre l’air de temps à autre commença à faire son chemin. Mais c’est une soudaine crue de la Dyle à Louvain, le 24 janvier 1891, qui précipita les choses : il fallait évacuer d’urgence les pensionnaires de cette maison-là ! La Supérieure de l’époque, madame Justine de Monie, acheta le domaine d’Helmet et, le 13 février 1891, eut lieu l’inauguration officielle des locaux, avec les trente premières élèves.

Dès septembre 1891, des constructions furent entamées pour créer, petit à petit, les bâtiments actuels.

Dès 1896, la population scolaire s’accrut régulièrement : chaque pensionnaire jouissait d’une chambre particulière. Tout en se conformant aux programmes de l’époque, madame Justine insistait sur la formation de l’esprit par les études littéraires :« Qu’elle parle ou qu’elle écrive, une personne cultivée doit s’exprimer avec aisance » affirmait-elle. Elle tenait à inculquer aux élèves , dans une optique chrétienne ,« le goût des choses de l’esprit, la volonté du progrès, un enseignement solide plutôt que brillant ».

Jusqu’à nos jours

Au fil du temps, on adapta les sections d’études à l’évolution culturelle :

  • en 1935, ouverture de l’école aux élèves externes
  • en 1949, les « humanités classiques et modernes » remplacent les « moyennes »
  • en 1969, on instaure une section d’enseignement technique consacrée à l’éducation de l’enfance
  • en 1979, introduction de la mixité et de l’enseignement rénové, caractérisé par son choix d’options
  • en 1980, suppression du pensionnat
  • en 1991, grande fête du centenaire
  • en 2016, fête des 125 ans

Aujourd’hui, on essaie de conserver à Helmet l’ « esprit de famille franc et cordial » cher à madame Justine, la fondatrice, et, chaque jour, nous y vivons ce qu’elle écrivait aux professeurs du début du XXe. siècle : « L’éducation est une œuvre de patience et de beaucoup d’amour ».